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 Comment les charognards contribuent à maintenir la sociabilité chez les loups ?

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MessageSujet: Comment les charognards contribuent à maintenir la sociabilité chez les loups ?   Comment les charognards contribuent à maintenir la sociabilité chez les loups ? EmptyJeu 26 Mar - 22:54

Comment les charognards contribuent à maintenir la sociabilité chez les loups ?



L’abandon de nourriture aux charognards peut-il avoir un impact sur une meute ?

Explication de la publication de Vucetich, JA, RO Peterson, & TA Waite. 2004. Raven scavenging favours group foraging in wolves. Animal Behaviour 67:1117-1126.

L’expérience en elle-même regroupe 33 années de recherche sur l’Isle Royale (se trouvant sur le lac Supérieur, Minnesota) où les ongulés étaient en condition d’abondance de 1971 à 1998, et où les populations étudiées : Canis lupus, Alces alces évoluent selon un système un prédateur/une proie (ce qui facilitait les calculs).

Le protocole explique que les relevés ont été effectués par avion sur 44 circuits prédéterminés en hiver, la neige favorisant le décompte du nombre d’attaques mais pouvant recouvrir parfois les traces faussant le calcul (de 1%) proies tuées en fonction du temps. En revanche, les chercheurs ont réussit à estimer que dans une meute de 5 loups, un individu consommait 0.88 caribous par mois (calcul de la prise alimentaire en fonction de l’âge et du poids de la proie en Kg par loup par jour).

Une meute est habituellement constituée d’adultes, de jeunes adultes de 10 à 54 mois apparentés ou non ainsi que les jeunes de la portée de l’année ( 4 à 5 louveteaux en moyenne, 13 au maximum), le tout encadré par le couple alpha (reproducteur) et par les éléments subalternes. Ce regroupement n’est pas uniquement lié à la sélection de parentèle puisqu’on n’explique pas le rassemblement des louvards ou des individus non apparentés. Malgré l’existence de 90 % d’ espèces carnivores solitaires, on peut se demander pourquoi les loups vivent en groupe ? On en déduit qu’ils doivent en tirer un avantage jusqu’à un certain nombre où les inconvénients et coûts à cette vie en société deviennent supérieurs aux bénéfices.

Dans cette étude les chercheurs ont travaillé sur un fait qui n’avait jamais été pris en compte : l’abandon de nourriture aux charognards ou encore le vol de nourriture par ceux-ci.
On peut effectivement supposer que si les charognards (ici Corvus corax ) sont nombreux, il pourrait s’exercer une forte pression sur les groupes de petite taille ou les individus solitaires, conférant donc à la capacité à former des meutes un avantage sélectif (augmentation du taux de réussite lors de la chasse, plus de nourriture par individus, plus de protection contre les charognards …).
Les corbeaux sont surtout présents sur les cadavres de grosses proies (type caribou coucou), ce qui semble logique car les restes sur une souris après le passage d’un loup ne sont pas importants.

Les individus de la meute contrôlent les arrivées et les départs de celle-ci en fonction des ressources disponibles et du degré de parenté entre les membres du clan afin d’éviter la consanguinité. Face à ce comportement, les chercheurs se sont posés deux questions :

Pourquoi les théories prévoient une taille des meutes très inférieure aux résultats observés ?
La corrélation avec les abandons aux corbeaux peut elle réduire cette différence ?

Ceci prouverait donc que l’économie de l’exploration du milieu en groupe favoriserait bien la formation de meutes importantes chez les loups.

Interactions entre loups et corbeaux :

En Amérique du Nord, les corbeaux sont toujours présents sur les proies de grande taille prédatées par les loups, on dénombre ainsi 6 à 25 voir plus de 100 Corvus corax par carcasse. Ils prélèvent tout de même 0,5 à 2kg de viande par corbeaux sur des carcasses de grandes proies, ce qui peut représenter jusqu’à 50% de la viande sur un caribou de 300kg. De plus, les interactions sont tellement fortes que les meutes sont suivies même en l’absence de proies. Par conséquent, lors de leurs repas, les loups doivent manger vite ou rester à proximité de la carcasse pour la défendre des charognards car il est coûteux d’un point de vue énergétique de les repousser, donc la prise alimentaire d’un loup sur un caribou avoisine la limite métabolique compte tenu de l’effort fourni pendant la chasse. Il faut noter que 20 à 30% des loups meurent par an de façon naturelle, ceci étant du surtout à la famine où a des issues de combats contre des intrus pour protéger la nourriture. Les chercheurs ont estimés qu’ en présence de corbeaux, les loups sont obligés de chasser 2 fois plus, le but de cette publication est donc de prouver que ces pertes sont diminuées lors de la vie en groupe.

Discussion :

Les calculs mettent en jeu l’influence des corbeaux sur le taux de prédation des meutes de loups. Ils prennent en compte le nombre de loups puis la perte aux charognards estimée en poids brut et l’influence qu’ont ceci sur le taux de consommation journalière nécessaire pour contrebalancer les coûts de ce mode de vie. Ils en déduisent que si cette perte est importante (20 kg de prélevés par les charognards), le ^G augmente beaucoup et peut expliquer pourquoi on trouve des meutes de loup de taille importante. En effet, la perte en kg/jour/loup pendant la vie en société est contrebalancée par la défense des carcasses contre les charognards qui est alors plus efficace quand les loups sont plus nombreux. Les loups maximiseraient effectivement leur succès à la chasse en évoluant en meutes importantes car la nourriture préservée des charognards est en quantité suffisante pour contrebalancer les coûts de la vie en société. Les corbeaux ont la même distribution géographique que les loups, ces observations permettent d’expliquer pourquoi la prédation des loups est 3 fois plus importante dans des régions où les proies sont grosses (10kg de plus/loup/jour ) car le surplus est sûrement perdu aux charognards. Le corbeau est alors considéré comme un cleptoparasite. Chez les autres espèces carnivores, on observe le partage avec les membres du groupe plutôt que céder ses prises aux cleptoparasites, comme le Lycaon où l’exemple serait le plus flagrant.
Pour les espèces solitaires, les petits carnivores mangeant de petites proies ne laisseraient pas assez de nourriture aux charognards pour les intéresser et les grands carnivores comme le guépard, cachent leur nourriture pour éviter le pillage par des charognards.

Conclusion :

La défense du territoire de la meute pousserait donc les loups à vivre en groupe, cependant, pendant la durée de l’expérience, le meilleur territoire (ratio alimentaire/superficie) était occupé par une meute de seulement deux loups, ce qui nous fait penser que cette explication n’est pas valable, au moins pour Isle Royal. Les chercheurs ont estimés que les distances parcourues par jour pour le fourragement augmentent avec la taille de la meute. Donc comme une grande meute se déplace plus, il est probable qu’elle tue plus.Or, le taux de rencontre lui ne bouge pas : dans des groupes de cette taille (10 à 16 loups), il faut 17,9 chasses pour la mise à mort d’un caribou. Enfin, pour répondre à la question, on peut dire que l’influence des charognards semble participer à la cohésion des grandes meutes (selon les calculs, n>2 loups). Cependant la vie en meute ne s’explique pas seulement sur ce point.

En ce qui concerne la publication, les explications sur la quantification des attaques de loup, de leur nombre,… sont très nombreuses, les informations sur les corbeaux sont toutes des suppositions alors que les observations ont durées 30 ans. De plus, sont pris en compte des meutes de moins de 18 loups alors que des regroupements de 42 loups ont déjà été observés, les impacts impliquant alors la mise à mort de plusieurs proies par attaque. Pour finir il n’y a pas d’étude lors de la période de gestation de la femelle alpha, or nous savons que le comportement de celle-ci y compris de la meute change (surtout les besoins alimentaires) et donc la mise en forme de la chasse.

Bibliographie :

Publication : Raven scavenging favours group foraging in wolves. Vucetich, JA, RO Peterson, & TA Waite. 2004. Animal Behaviour 67:1117-1126.

Wolves : Ecology, behavior and conservation. L. David Mech , Luigi Boitani, The University of Chicago Press.

Le loup, les sentiers du naturaliste. Jean-Marc Landry, Delachaux Et Niestle.

Les loups, Geneviève Carbone, Larousse.
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